mardi 24 juin 2014

Jouer au pompier


J’aurais voulu avoir 5 ans… quand je me suis trouvée, par hasard, il y  a quelques jours, au milieu des Portes Ouvertes des pompiers au métro Parmentier. J’aurais voulu avoir 5 ans… et, coiffée d’un beau casque, m’emparer de la lance à incendie, pour essayer de faire tourner un plaque de bois, dans une structure évoquant un bâtiment en flammes, sous la pression du jet d’eau. J’aurais voulu avoir 5 ans… et, rassurée par un harnais de sécurité, grimper à la Grande Echelle. J’aurais voulu avoir 5 ans… et essayer le masque à gaz dans la cave enfumée.




 Les enfants bien sûr n’étaient pas seuls, et les jeunes pompiers les accompagnaient et veillaient à ce que tout se passe bien. Des VRAIS pompiers, avec du VRAI matériel de pompier… le rêve !

13% des pompiers français sont des femmes

On dit que tous les petits garçons aiment les jeux de pompiers, je dirais plutôt TOUS les enfants (et beaucoup d’adultes). Certes le pompier porte une image virile, beau gars musclé et serviable (le rêve encore). Mais le pompier, celui qu’on voit à la télé, sauve des vies, éteint les incendies, emporte dans ses bras les victimes d’inondation. Cela fait rêver aussi les petites filles. Il y a encore bien moins de femmes que d’hommes chez les pompiers : 7 % chez les professionnels, 20 % chez les volontaires, soit une moyenne de 13% de femmes. Contre 18% dans la gendarmerie. Une campagne de recrutement auprès des femmes a été lancée en 2013. En proposant aux petites filles de jouer au pompier comme aux garçons, on verra peut-être naître des vocations.
Emilie Chambonnet, sapeur pompier professionnel    

Priorité aux pompiers
Dans les jeux de déguisement, d’imitation, avant le chevalier, le docteur ou Zorro, c’est le pompier qui emporte les suffrages des plus jeunes. À 3 ans on joue plutôt au pompier, à 7 ou 8 au chevalier. Pourtant peu d’enfant ont vu les pompiers en action, ou une maison en flammes. Mais il y a les camions rouges et les sirènes. Et peut-être le fait que tout le monde se gare et retient son souffle quand passe le véhicule prioritaire. Et le prestige du casque.
Jouer aux pompiers, c’est du jeu symbolique 100%. Quand on joue «à la marchande» ou «à l’école», on imite des professionnels qu’on côtoie régulièrement. Quand on joue aux pompiers, on est dans l’imaginaire pur. Comment sait-on, de génération en génération, jouer aux pompiers ? C’est étonnant, non ?


Rouge pompier
Chez AETRE on trouve deux costumes de pompier, un pyjama réaliste, bleu, avec des  lisérés blancs ou rouges (et des bouteilles d’oxygène imprimées en trompe-l’œil), et un T-shirt rouge vif, avec également des accessoires dessinés, ceinturon, hache, téléphone… Personne ne remarque jamais cette anomalie, ce rouge pour une tenue de pompier, au contraire, c’est celui vers lequel on se dirige en premier. On voit rouge, on pense tout de suite pompier. D’ailleurs dans la plupart des illustrations pour enfants, les pompiers sont en rouge, et même les déguisements soi-disant «sexy« (ah ah) de femmes pompiers sont rouges. Il y a des pays où les pompiers, y compris les véhicules, ne sont pas rouges, mais en France pompier=rouge.



Ne pas oublier le tuyau
Rouler à toute vitesse, en faisant pimpon, c’est un des plaisirs du jeu de pompier. Mais le tuyau, dans le jeu de pompier, sans faire de la psychanalyse de bazar, c’est encore plus important. Or on n’en trouve pas dans les magasins de jouets. L’un de mes enfants, quand il était tout petit, avait la passion de tout ce qui faisait pimpon, et il avait flashé sur l’aspirateur, qui par chance était rouge. Il s’asseyait dessus, comme sur un jouet porteur, et passait l’aspirateur en jouant au pompier ! Pour ses enfants, il y a peu, j’ai gardé les tuyaux des aspirateurs qui partaient à la décharge. Rincés un petit coup, et voilà ! Sinon, il y a les tuyaux d’arrosage de jardin…



Les grands aussi aiment les jeux de pompier 
On trouve en ligne quantité de jeux de simulation avec des véhicules fonçant vers je ne sais quel incendie, des jeux virtuels aussi où l’on crée et gère au mieux sa caserne. On annonce chez l’éditeur de jeux Marabunta une nouveauté fin 2014 qui sera un jeu coopératif pour ados et adultes, Les 18 sapeurs pompiers, où il faudra sauver le plus possible de personnes dans un immeuble en flammes.

La fascination du feu, sans danger réel
Petits ou grands, on aime les valeurs des pompiers (la devise des pompiers, autrefois Sauver ou périr, maintenant Courage et dévouement). On aime l’uniforme, le rouge, les véhicules rutilants et que rien n’arrête. On est aussi fascinés par le feu, si beau et si destructeur. Tout cela, dans un jeu, bien mieux que dans la réalité, pour avoir l’adrénaline sans un réel danger.

Comme autant de feux allumés pour le plaisir et pour la fête, aujourd’hui, jour de la Saint Jean.

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